_P.O.S.#2_édition

[2022-2023]

Ce journal est un des éléments constitutifs du P.O.S. #2 [Plan d’Occupation des Sols] imaginé par le Collectif MOUVEMENT(s)  au CHI Robert Ballanger (Aulnay-sous-Bois) le 31 mai 2023.

Le P.O.S. prend différentes formes : objets éditoriaux, performance, installations.

Direction éditoriale : Marina Ledrein & La Martiennerie
Textes : Didier Martineau – Thomas Benhamou (Le souffle)
Dessins : Spirale Production
Entretiens menés par Didier Martineau et Marina Ledrein
Avec les performeur·ses du P.O.S. #2 : Thomas BENHAMOU - Malvina BOMPART - Christian DACLINAT - Aimée DUBUISSON - Corinne DUTHEIL -David GONGUI - Fanny INGRASSIA - Didier MARTINEAU - Baky MEGUENNI - Nathalie HERVE - SPIRALE PRODUCTION - Alice ROLAND

Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du Programme d’Investissements d’Avenir portant la référence ANR-17-EURE-0008





_P.O.S.#2_performance

[2022-2023]




Conception de la performance : Collectif MOUVEMENT(s)
Performeur·se·s :  Thomas BENHAMOU - Malvina BOMPART - Christian DACLINAT - Aimée DUBUISSON - Corinne DUTHEIL - David GONGUI - Fanny INGRASSIA - Didier MARTINEAU - Baky MEGUENNI - Nathalie HERVE - SPIRALE PRODUCTION - Alice ROLAND
Création sonore : Fanny INGRASSIA – Benoit NAVARRET - Antje LHERY
Création lumière : Némo A. GAULON  Costumes : Gemeureuses du Groupe d’Entraide Mutuelle Les Envolées

Partenaires :

Université Paris 8 Saint-Denis, Laboratoire MUSIDANSE, ArTec, Banque populaire -Rives de Paris, Agir! In Seine-Saint-Denis

Le P.O.S. [Plan d’Occupation des Sols] est un dispositif performatif nomade imaginé par le collectif MOUVEMENT(s).
Initialement, un Plan d’Occupation des Sols est un document cartographique dressé par les services d’urbanisme d’une commune. Il arrêtait les règles d’utilisation de son sol, découpant notamment ceux-ci en plusieurs zones distinctes ayant chacune une affectation dominante. La notion d’occupation renvoie aussi directement à une prise de possession temporaire d’un espace, elle contient en filigrane une volonté de réappropriation et rappelle ce que les activistes américain·es appellent « reclaim », se réapproprier non pas une position d’autorité mais la capacité de sortir de l’impuissance, de résister à ce qui l’a fabriquée.
Le P.O.S. prend la forme d’une déambulation dansée et guidée par les membres du collectif MOUVEMENT(s) dans tous les espaces de la structure-hôte qui l’accueille. Il se transforme et se déploie en fonction du lieu qui l’accueille. Dispositif chorégraphique, éditorial et sonore, Il cartographie de manière sensible un discours à plusieurs voix sur la psychiatrie et propose de créer des zones de concertations dansées ou activées par la lecture, chacune animée par un désir de renouer avec la fonction hospitalière du lieu.
En juin 2022, il s’est installé une première fois dans les espaces du théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France. En mai 2023, le P.O.S. #2 s’est déployé dans le lieu où tout a commencé : le CHI Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois et a proposé cette fois d’agir directement sur site en s’adressant en premier lieu à tous ses habitant·es.




12.04.2023 - discussion collective - CHI Robert Ballanger 



Marina : L’idée est d’écrire un texte sur le projet du P.O.S. #2 pour le conseil départemental et j’aimerais le faire avec vous. Comment le présenter ce nouveau P.O.S. à l’hôpital ?
Didier : C’est pas dans le même espace, ce nouveau P.O.S. a lieu à l’hôpital, ce qui change beaucoup de choses et notamment de nouvelles zones peut-être plus dures que celles proposées au théâtre Louis Aragon.
Marina : Que veux-tu dire par « plus dures » ?
Didier : Rien que l’endroit déjà, le théâtre est un endroit lisse, adapté pour la danse. Ici c’est quand même un sacré bordel. C’est pas carré ici, c’est des racines partout, un sol déformé…
Christian : Oui je suis d’accord, ça relève du défi ce P.O.S.#2, ça se passe à l’hôpital et on a tous une certaine idée de ce lieu et danser dans l’hôpital c’est un défi pour moi.
Aimée : A part la salle de spectacles, tous les autres espaces sont pas destinés à accueillir des gens qui dansent. Les aspérités du sol.
Corinne : la lumière aussi, on aura pas la lumière tamisée du TLA.
Didier : C’est pas un endroit pour la culture de manière générale, mais un endroit pour accueillir des bureaux, de l’administratif.
Christian : Et du soin aussi.
Aimée : Et vous avez quand même l’impression qu’il est toujours question de soin dans ce P.O.S#2 ?
Christian : Pour moi la danse c’est une thérapie, c’est déjà un autre soin donc oui pour moi il est toujours question de soin.
Alice : Oui j’ai l’impression qu’on met en avant avec les espaces qu’on a choisi des lieux qui sont moins mis en avant par l’hôpital, je pense à cette zone des-équilibré·es ou des racines, ou encore l’ancien terrain de basket. Finalement des espaces dont on sait pas trop bien quelle est son utilisation au quotidien.

Corinne : Des espaces qui ont été abandonnés finalement, dont plus personne ne prend soin. Quand on voit le banc devant la psy A par exemple, il est complètement rouillé et affaissé.
Fabrice : A l’époque, on jouait sur le terrain de tennis, on faisait plein de trucs. C’est abandonné aujourd’hui. Et c’est des lieux de passage en réalité qui sont très occupés, en tout cas par les gens hospitalisés. J’ai jamais compris pourquoi ils avaient tout laissé comme ça.  

Marina : Pour le POS 1, ce qui était beaucoup ressorti dans nos échanges c’est que c’était un partage d’expériences, partager avec un public une certaine
 expérience de la psychiatrie. Est-ce toujours le cas pour ce P.O.S.#2 ?
Didier : Je me souviens quand on a monté la tempête de Shakespeare avec le GEM, les toubibs étaient étonnés qu’on retienne autant de texte (rires). C’est aussi montrer autre chose de nous.
Marina : Il y a une adresse aux soignants ?
Christian : Oui, ils vont voir autre chose de nous, quelque chose qu’on a choisit de montrer.  
Corinne : Pour moi c’est une adresse aux collègues, aux personnes encore hospitalisées, en fait à toutes les personnes du pôle d’ailleurs. Montrer ce qu’on peut partager ensemble et quelles initiatives on peut porter en le faisant ensemble.
Marina : Si je comprends bien, j’entends davantage un désir de transformation, transformation du regard, des relations, du lieu…
Christian : Oui clairement, transformer en apportant autre chose dans le lieu.
Corinne : Oui et s’approprier les lieux, les revisiter.
Aimée : Pour moi c’est aussi donner de nouvelles significations au lieu.
Fabrice : Oui le lieu peut avoir plein de significations différentes.
Aimée : Ce qui est particulier c’est que pour le P.O.S.#2 il est question de parler de l’hôpital dans l’hôpital alors qu’au théâtre on parlait de l’hôpital mais en dehors.
Marina : Mais est-ce qu’on parle de l’hôpital ou on agit sur lui ?
Christian : Pour moi, c’est montrer qu’on est pas qu’une maladie, qu’on peut faire des choses ensemble, donc qu’on peut agir.  
Didier : Oui, c’est insupportable d’entendre les journalistes toujours nous enterrer un peu plus.
Corinne : C’est peut-être aussi une manière de se réconcilier avec le lieu ?
Christian : Je ne sais pas si c’est possible. plutôt se réconciler avec son histoire, son vécu, en transformant le lieu.
Marina : On est davantage dans l’action dans le sens où on cherche finalement à imaginer des actions qui vont sortir le lieu de sa routine parfois mortifère. Faire en sorte qu’il s’y passe autre chose.
Didier : j’espère quand même qu’il y aura aussi quelques personnes de l’extérieur.
Fabrice : Moi c’est la première fois du coup pour moi que je vais performer. Mais pour moi depuis que je suis arrivé dans le collectif, c’est comme un bain duquel on veut plus sortir, l’eau est plus ou moins chaude mais on est quand même bien dedans (rires).
Didier : Ce qui m’embête c’est que tout le monde ne va pas pouvoir sortir des services d’hospi ce jour-là. J’espère qu’on trouvera des complices ce jour là pour ouvrir quelques portes. 










_51_performance

[2021-2023]



︎[English below]


Un projet conçu et porté par Marina Ledrein et Jules Ramage, lauréat du Prix Social Practice Arts 2022
Initialement intitulé Faille(s), le projet _51_ est pensé en deux chapitres : un objet éditorial et une performance.


Conception de la performance : Collectif MOUVEMENT(s)
Avec la complicité chorégraphique de Nathalie HERVE
Avec le regard et les conseils de Pauline GUINARD, Daisy LAMBERT et Jules RAMAGE
Performeur·se·s : Christian DACLINAT – Aimée DUBUISSON – Corinne DUTHEIL – Marina LEDREIN – FABRICE NEUHANS – Jules RAMAGE
Création sonore : Fanny INGRASSIA – Benoit NAVARRET
Création lumière : Némo A. GAULON
Le documentaire sonore autour de la performance a été réalisé par Nils LORET


︎DOCUMENTAIRE SONORE 

Le corpus de remèdes collecté à la MAF de Fleury-Mérogis forme la base d’un travail performatif mené à l’hiver 2022-2023 avec Marina Ledrein et le collectif MOUVEMENT(s), composé par les soigné·e·s et les soignantes de l’hôpital psychiatrique Robert Ballanger.
Les performeur-euses du collectif répondent à chacune de ces stratégies de résistance et de solidarité, par la danse, le chant ou par l’apport de leurs propres récits, venant nourrir, en contrepoint ou en complément, les témoignages des femmes détenues.
Ce travail permet ainsi la confrontation des points de vue, depuis deux espaces d’enfermement, deux institutions de contrôle induisant des rapports divers au soin et au toucher. Il s’agit également de proposer l’activation d’un contenu de recherche co-produit et collecté à l’intérieur des murs de la prison, par un collectif de danseur-ses et performeur-ses issu de la  communauté psychiatrique. En connectant ces récits de vie multiples, le projet permet l’élaboration d’une cartographie subjective des liens entre soin, contrôle et résistance ; il ouvre aussi la possibilité de prendre soin les un·es des autres à distance.






A project conceived and carried out by Marina Ledrein and Jules Ramage, winner of the Social Practice Arts 2022 Prize. Initially titled Faille(s), the _ 51 _ project is divided into 2 chapters : an éditorial objet and a performance.

Performance design :  Marina Ledrein and the collective Mouvement(s)
With the choreographic complicity of : Nathalie Hervé
With advices by Pauline Guinard, Daisy Lambert, Jules Ramage
Performers: the members of the collectiveMouvement(s) : Christian Daclinat – Aimée Dubuisson - Corinne Dutheil - Fanny Ingrassia - Marina Ledrein - Fabrice Neuhans - Jules Ramage
Sound design : Fanny Ingrassia, Benoit Navarret
Light design : Némo A.
Podcast : Nils Loret

The corpus of remedies collected at Fleury-Mérogis women's prison forms the basis of a performative work carried out in the winter of 2022-2023 with Marina Ledrein and the collective Mouvement(s), composed of the treated and the caregivers of the Robert Ballanger psychiatric hospital.
The performers of the collective respond to each of these strategies of resistance and solidarity, by dancing, singing or by contributing their own stories, echoing the testimonies of women prisoners.
This work thus allows the confrontation of points of view, from two spaces of confinement, two control institutions inducing various relationships to care and touch. It is also about proposing the activation of research content co-produced inside the prison walls, by a collective of dancers and performers from the psychiatric community. By connecting these multiple life stories, the project allows the development of a subjective mapping of the links between care, control and resistance ; it also opens the ability to take care of each other remotely.






_51_édition 

[2021/2023]


︎[English below]


Un projet conçu et porté par Marina Ledrein et Jules Ramage, lauréat du Prix Social Practice Arts 2022
Initialement intitulé Faille(s), le projet _51_ est pensé en deux chapitres : un objet éditorial et une performance.


Objet éditorial : projet collaboratif mené à la Maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis 
Autrices : Sophia Achouri, CS, Droite, Eliza, Farah, Gauche, Gitane, Italianka, Lisa Trinchese, Maria, PJ, Sabrina, SL
Conception et gestion du projet éditorial : Jules Ramage
Co-création de contenu, outillage et rencontres sur le terrain : Corinne Dutheil, Daisy Lambert, Marina Ledrein, Ingrid Liavaag, Margot Mourrier Sanyas, Jules Ramage, Johanna Rocard
Pré-maquette, recherche éditoriale : Daisy Lambert, Marina Ledrein, Margot Mourrier Sanyas, et l'ensemble des autrices
Relecture : Marina Ledrein, Margot Mourrier Sanyas
Design d'impression en risographie et papier découpé : la Martiennerie


A l’été 2022, un groupe de travail se constitue à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis à l’invitation de Julie Ramage : femmes détenues, chercheuses spécialisées dans les questions de genre et la linguistique queer, artistes sont invitées à collaborer pendant 2 mois. Marquées par la sur-médicamentation à laquelle elles sont soumises, les participantes souhaitent explorer les techniques de soin et d’auto-soin qui s’élaborent et circulent à l’intérieur des murs. Des cartes d’entraide sont élaborées à partir de ce corpus d’objets, de gestes, de modes d’emploi, de chansons qui témoignent de pratiques de micro-résistance quotidiennes liées aux relations de sororité, d’amour et de sexualité.

Les remèdes proposés suggèrent, en creux, la violence du système pénitentiaire. Le choc carcéral s’imprime eneffet directement dans les corps : perte des dents, perte des cheveux, aménorrhées, irritations cutanées sont parmi les symptômes les plus courants. La prescription massive d’anti-dépresseurs et d’anxiolytiques, qui constitue la réponse de l’administration pénitentiaire, est à son tour responsable d’effets secondaires particulièrement problématiques. Contre la circulation des molécules chimiques, se met en place un circuit d’échanges de gestes, d’objets et de fluides (les larmes, le sang menstruel, l’encre), mais aussi de mots, à travers l
s notes clandestines, les lettres d’amour, de soutien et de sororité, les livres, pour la plupart issus de la littérature transféministe.



A project conceived and carried out by Marina Ledrein and Jules Ramage, winner of the Social Practice Arts 2022 Prize.

Initially titled Faille(s), the _ 51 _ project is divided into 2 chapters : an éditorial objet and a performance. 


Editorial object : collaborative project led in Fleury-Mérogis women prison
Authors : Sophia Achouri, CS, Droite, Eliza, Farah, Gauche, Gitane, Italianka, Lisa Trinchese, Maria, PJ, Sabrina, SL  
Editorial management and design : Jules Ramage / Co-creation of content, tooling and meetings in the field  : Corinne Dutheil, Daisy Lambert, Marina Ledrein, Ingrid Liavaag, Margot Mourrier Sanyas, Jules Ramage, Johanna Rocard / Pre-modelling, editorial researches : Daisy Lambert, Marina Ledrein, Margot Mourrier Sanyas, and all the authors / Proofreading : Marina Ledrein, Margot Mourrier Sanyas / Print design : La Martiennerie


  In the summer of 2022, a working group is set up at the Fleury-Mérogis women's prison at the invitation of Julie Ramage : female prisoners, researchers specializing in gender issues and queer linguistics, artists, writers are invited to collaborate for 2 months. Marked by the over-medication to which they are subjected, the participants wish to explore the techniques of care and self-care that are developed and circulate within the walls. Mutual aid cards are drawn up from this corpus of objects, gestures, instructions for use, songs... which bear witness to daily micro-resistance practices linked to sisterhood, love and sexuality relationships.

The proposed remedies implicitly suggest the violence of the penitentiary system. Psychic choc due to the incarceration process is indeed imprinted directly on the body : loss of teeth, loss of hair, amenorrhea, skin irritations are among the most common symptoms. The massive prescription of anti-depressants and anxiolytics, which constitutes the response of the prison administration, is in turn reponsible for particularly problematic side effects. Against the circulation of chemical molecules : gestures, objects and fluides (tears, menstrual blood, ink), but also words, through clandestine notes, love letters, support and sorority books.




P.O.S. [PLAN D’OCCUPATION DES SOLS] 

[Les journaux du P.O.S. 2022]


︎[english below]


Direction éditoriale : Marina LEDREIN & La Martiennerie
Contributeur·rices :
Christian DACLINAT – Thomas BENHAMOU – Aimée DUBUISSON - Corinne DUTHEIL – Francelyse FALEYRAS – Nathalie HERVE – Fanny INGRASSIA – Pascale GERVAIS – Abdelaziz KHERFI – Baky MEGUENNI – Manalios OOCHIT – SPIRALE PRODUCTION
Crédits photographiques :
Marina LEDREIN & Véronique BAUDOUX
Risographié par
la Martiennerie  

Partenaires : Théâtre Louis Aragon (scène conventionnée d’intérêt national art et création - danse) - Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis (le projet est lauréat de l’appel Agir IN Seine-Saint-Denis 2021) - Fondation Banque populaire Rives de Paris - Université Paris 8 Saint-Denis - Laboratoire MUSIDANSE - CENTQUATRE, Paris


Ces journaux sont des éléments constitutifs du P.O.S. [Plan d’Occupation des Sols] imaginé par le Collectif MOUVEMENT(s).
Le P.O.S. prend différentes formes : objets éditoriaux, performance, installations.
Les journaux du P.O.S. sont le fruit d’une collaboration avec la maison d’édition La Martiennerie installée à Bagnolet. Ils retracent, documentent, explicitent, ouvrent les questionnements ou les absences de la performance. Ils sont composés de trois objets éditoriaux réunis ensemble par un bandeau refermable. Le premier objet prend la forme d’un objet sculptural invitant à reconfigurer les plans architecturaux et subjectifs de l’hôpital par le geste. Les deux journaux sont ensuite organisés en deux parties : le premier regroupe un ensemble de retranscriptions écrites de temps d’échanges avec les membres du collectif présents et/ou absents de la performance. Le deuxième journal est un espace libre, investi par des textes proposés par les membres du collectif et rédigés sur des supports différents (SMS, email, texte manuscrit...). Les photos imprimées en risographie replacent les corps en mouvement au centre des éditions. Les choix de mise en page et de police viennent rappeler l’esthétique administrative des dossiers médicaux et contrastent avec la délicatesse des paroles récoltées, des expériences et des choix de papiers précieux. L’édition s’accompagne d’un protocole performatif de lecture à destination de ses lecteur·rices.

︎ voir la page de présentation du projet



English version
 

These diaries are elements of the P.O.S. [Plan d'Occupation des Sols] imagined by the Collectif MOUVEMENT(s).
The P.O.S. takes different forms: editorial objects, performance, installations.


The P.O.S. diaries are the result of a collaboration with the publishing house La Martiennerie based in Bagnolet. They retrace, document, explain, open up the questionings or the absences of the performance. They are composed of three editorial objects joined together by a resealable band. The first object takes the form of a sculptural object inviting to reconfigure the architectural and subjective plans of the hospital by the gesture. The two diaries are then organized in two parts: the first one gathers a set of written retranscriptions of exchanges with the members of the collective present and/or absent from the performance. The second diary is a free space, invested by texts proposed by the members of the collective and written on different supports (SMS, email, handwritten text...). The photos printed in risography place the bodies in movement at the center of the editions. The choices of layout and font recall the administrative aesthetics of medical files and contrast with the delicacy of the words collected, the experiences and the choices of precious papers. The edition is accompanied by a performative reading protocol for its readers.